La brique s’effriterait-elle ? Depuis le début de l'année 2024, le nombre de demandes de permis de construire dans le pays est au plus bas. Si cette baisse avait été anticipée, elle n’en reste pas moins impressionnante.
Moins de constructions depuis la crise sanitaire ?
Au moment de la crise sanitaire de 2020, les prix des logements neufs ont été rehaussés de manière significative. En effet, entre 2014 et 2021, ils ont augmenté de pas moins de 25 %, soit un quart de son prix. Une hausse notamment due à la majoration des coûts des matières premières et matériaux de construction.
En parallèle, le prix des matériaux de construction, lui, ne s’est pas adapté pour autant et a connu lui aussi une hausse de 4,2 % pendant cette même période. Des biens neufs plus chers, avec une capacité d’emprunt réduites, une conjonction qui a mené inexorablement vers un nombre d’achats en baisse.
L'immobilier professionnel n'est pas épargné. En cause ? La recrudescence du télétravail à la suite de la crise sanitaire, réduisant le nombre de bureaux nécessaires au fonctionnement des activités, notamment dans le secteur tertiaire, largement majoritaire en France.
Les logements neufs constituent 27 % du parc immobilier français.
Peu de chances d’amélioration ?
Le temps passe mais la situation ne s’améliore guère. Même ces derniers temps ! En mars 2024, les demandes de permis de construire continuent de stagner, voire baisser.
Entre février et mars 2024, le nombre d’autorisations de construction de logement neuf subit une chute de 16 %. Le mois de mars 2024 est d’ailleurs inférieur de 33 % par rapport au niveau moyen des demandes.
La baisse du taux de construction est globale sur la France, mais certaines régions sont plus impactées que d’autres. C’est par exemple le cas du Centre-Val de Loire, dont le nombre de constructions a baissé de 33 % entre 2023 et 2024.
À l’inverse, les Hauts-de-France sont la région dont la baisse est la moins significative, avec 10,2 % de permis de construire en moins depuis 2023.
Une crise plus profonde que prévu ?
La baisse du nombre de constructions neuves induit malheureusement de réelles conséquences sociales.
En effet, moins de constructions signifie aussi moins d’emplois. Selon la fédération française du bâtiment, (FFB), cela menacerait environ 150 000 emplois dans le bâtiment d'ici 2025, faute de chantiers disponibles.
Pour tenter d'éviter ce nombre de licenciements, le gouvernement a fait du logement une de ses grandes priorités en proposant notamment une facilitation de la réhabilitation de bureaux en habitations.
Chute du nombre des constructions, quelles solutions ?
À la fin de la crise sanitaire de 2020 et 2021, les taux d’intérêt ont connu une flambée sans précédent, réduisant considérablement la capacité d'emprunt des Français. Une relation de cause à effet donc, combinée à une baisse des avantages de la loi Pinel, qui tire cette année 2024 sa révérence.
L’achat est donc une solution de moins en moins privilégiée pour les Français au budget serré qui privilégient désormais la location.
Reste à savoir si les augmentations de plafonds pour bénéficier d'un prêt à taux zéro et l’augmentation du budget finançable via MaPrimRenov’ suffiront à enrayer cette baisse.
Par ailleurs, le prix d’achat au mètre carré commence à réduire dans de nombreuses métropoles (à l’exception de Nice). De quoi garder de l’espoir !
Le PTZ est autorisé à présent aux ménages gagnant jusqu'à 4 000 € mensuels, tandis que MaPrimeRénov’ propose désormais de financer jusqu’à 70% du projet, contre 50 % précédemment.
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