La Fédération française du bâtiment (FFB) sonne l’alarme et presse le gouvernement de prendre des mesures urgentes face à la crise qui touche le secteur de la construction. Avec la crise persistante de la construction neuve et des taux d’intérêt en hausse, la FFB plaide pour un retour du prêt à taux zéro (PTZ) pour aider les primo-accédants et soutenir une industrie en grande difficulté.
Un soutien au gouvernement pour la relance du secteur
La Fédération française du bâtiment (FFB) voit d'un bon œil l’arrivée de Valérie Létard au sein du gouvernement, comme ministre du Logement et de la Rénovation urbaine. En espérant qu'elle jouera un rôle déterminant pour mettre en place des réformes salvatrices pour le bâtiment.
Dans ce contexte, la Fédération souligne que le retour du prêt à taux zéro (PTZ) serait une mesure phare. Selon Olivier Salleron, président de la FFB, ce dispositif pourrait alléger le fardeau financier des primo-accédants, affectés par des taux d’intérêt élevés, et stimuler le marché immobilier.
L’universalité de ce PTZ serait essentielle pour la FFB, qui souhaite qu’il soit accessible à tous les primo-accédants, même en zones détendues où l’offre immobilière est excédentaire. Avec cette demande, la FFB espère inverser la tendance actuelle, où le secteur est marqué par une chute alarmante des mises en chantier et des permis de construire.
La chute des mises en chantier : un signal alarmant
Les chiffres avancés par la FFB sont sans appel : les mises en chantier de logements ont chuté de 13,4 % et les permis de construire de 9,9 % entre janvier et juillet 2024 par rapport à l’année précédente. Ce recul est d’autant plus préoccupant que le secteur résidentiel, pilier du bâtiment, voit ses indicateurs revenir à des niveaux historiquement bas, similaires à ceux observés à la fin des années 1950.
La situation est particulièrement critique dans le collectif, où les programmes institutionnels, notamment ceux portés par Action Logement et CDC Habitat, se raréfient. Cette baisse des investissements publics, combinée à une diminution de 8,4 % des permis de construire individuels, plonge l’industrie dans une crise profonde, amplifiée par la baisse des ventes aux particuliers.
Les mises en chantier de logements ont chuté de 13,4 % et les permis de construire de 9,9 % entre janvier et juillet 2024 par rapport à l’année précédente.
Les demandes de la FFB pour relancer l’activité
Olivier Salleron a saisi l’occasion d’une conférence de presse le 17 septembre pour formuler des propositions concrètes. Parmi celles-ci, le rétablissement du PTZ dans le cadre du projet de loi de finances 2025 est une priorité car ce dispositif génère des revenus pour l’État via la TVA appliquée sur les logements neufs, rapportant environ 25 000 € par bien financé.
En cas de refus de cette mesure, la FFB propose une alternative avec un prêt immobilier à taux préférentiel, au moins 1 à 2 points en dessous du marché, spécifiquement destiné aux primo-accédants.
Slawomir Krupa, directeur général de la Société Générale et président de la Fédération bancaire française (FBF), a exprimé l’ouverture de la FBF à une telle mesure, sous réserve d’une analyse budgétaire approfondie. Cette proposition vise à relancer un marché en déclin et à apporter une aide directe à ceux qui peinent à accéder à la propriété.
La crise dans la construction neuve : les facteurs et les impacts
Malgré quelques baisses des taux d’intérêt observées en début d’année, et l’effervescence temporaire autour des Jeux olympiques de Paris, la situation du logement neuf reste alarmante. La récession persiste et ébranle toute la filière. Le président a souligné l’urgence d’un plan de redressement global pour le secteur.
Parallèlement, les signes positifs restent limités au secteur non résidentiel, avec une moindre diminution des surfaces commencées (-6,9 % sur un an). Les bâtiments publics, bénéficiant d’une anticipation liée aux élections municipales de 2026, montrent même une croissance de 11,7 % par rapport à l’année précédente, tandis que les locaux agricoles et les hébergements hôteliers enregistrent une légère augmentation des autorisations de construction.
L’échec de MaPrimeRénov’ et l’appel à des réformes en rénovation énergétique
La rénovation énergétique, qui représente un enjeu majeur pour la transition écologique, connaît également des difficultés. La réforme du dispositif MaPrimeRénov’, mise en place au début de l’année, n’a pas produit les résultats escomptés. Assoupli en mai dernier, MaPrimeRénov’ a tout de même enregistré une progression faible de 4 %, bien en deçà des attentes du secteur.
La FFB appelle ainsi à un maintien et une stabilisation de ces aides pour permettre aux ménages et aux entreprises de s’engager pleinement dans la rénovation énergétique.
Le secteur de l’emploi fragilisé dans le bâtiment
Le secteur de l’emploi, jusque-là résilient, commence, lui aussi, à ressentir les effets de la crise. Environ 28 000 postes ont été supprimés entre les premiers semestres 2023 et 2024, et les prévisions de la FFB indiquent une possible perte de 50 000 emplois d’ici la fin de l’année.
Cette hémorragie d’emplois est aggravée par les difficultés financières des entreprises du bâtiment, qui peinent à maintenir leur trésorerie à flot. Bien que les défaillances d’entreprises aient cessé d’augmenter depuis 2024, les fragilités demeurent, mettant en péril de nombreuses PME.
Les propositions de la FFB
Face à cette situation critique, la FFB a formulé plusieurs propositions clés : l’instauration du PTZ universel, la prorogation du dispositif Pinel, et une stabilisation des aides pour la rénovation énergétique, notamment MaPrimeRénov’.
Ces mesures visent à relancer le secteur du logement et à éviter une nouvelle année de crise en 2025. La FFB insiste sur l’importance de ces actions pour garantir la pérennité de l’industrie et prévenir un effondrement du marché de l’emploi dans le bâtiment.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)