Le marché de la maison individuelle résiste mais pour combien de temps ?

Elisabeth Lelogeais
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Les taux d’intérêt attractifs et l’anticipation de la fin du PTZ programmée en zone B1 et C dopent les achats de maisons individuelles. Mais sous ce dynamisme conjoncturel, des zones d’ombre se dessinent liées à des futures réformes gouvernementales.

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Le marché de la maison individuelle résiste mais pour combien de temps ?
Les ventes de maisons individuelles en progression de 2 à 5 % en 2019
Sommaire

Les ventes de maisons individuelles en diffus à la hausse !

Après avoir dévissé en 2018 de plus de 11 %, correspondant à 15 000 maisons en moins, et enchaînant 13 mois consécutifs de recul, les ventes de maisons individuelles en secteur diffus reprennent des couleurs et progressent sur les sept premiers mois de 2019 et en glissement annuel de 4, 7 %.  La baisse des taux, l’allongement des durées de prêt et un abaissement du montant de l’apport essaient de pallier le rabotage du PTZ neuf en zone B2 et C et la suppression de l’APL accession depuis 2018. Selon LCA/FFB, le marché reste toutefois convalescent avec 123 100 ventes en cumul annuel sur 12 mois, de juillet à juillet, inférieur à la moyenne annuelle des années 2007-2018 établie à 126 884 unités.

Entre 122 000 et 126 000 ventes sont projetées pour 2019, soit une progression de 2 à 5 % par rapport à l’année précédente.

3 propositions pour éviter la fracture territoriale

Les récentes déclarations du ministre du Logement, Julien Denormandie, agitant le chaud et le froid sur l’étalement urbain et les mesures fiscales liées au logement neuf peuvent soulever des inquiétudes qui ne sont pas récentes mais qui se font plus menaçantes. Sans oublier que la crise des gilets jaunes a fortement secoué les territoires ruraux et semi-ruraux faisant ressortir cette fracture. Aussi les constructeurs du syndicat LCA/FFB mettent en avant trois propositions pour limiter, à hauteur de leur possibilité, cette fracture :

1. Prolongation du PTZ neuf en zone B2 et C jusqu’ en décembre 2021

C’est, selon le syndicat, un mécanisme essentiel pour le parcours résidentiel des primo-accédants, favorisant la solvabilité et la sécurisation des ménages. Il permet de passer du statut de locataire à celui de propriétaire et répond à la qualité de vie recherchée par des familles dont le revenu médian se situe autour de 25 500 €. La suppression de ce prêt correspondrait à une perte de pouvoir d’achat immobilier de 5 % en zone B2 et de 3 % en zone C.

2. Rétablir l’APL accession

Sa suppression en 2018 a démoli un levier important dans l’acte d’achat des ménages aux revenus modestes. En effet, 150 € d’APL accession équivaut en matière de taux d’endettement l’équivalent de 450 € de revenus.

3. Mettre au point un zonage de projet pour l’investissement locatif

A proximité des agglomérations mais en dehors où un vrai besoin en logement est identifié, un investisseur pourrait bénéficier d’un avantage fiscal. La maison, plébiscitée par de jeunes familles, pourrait en faire partie.

Grégory Monod, président de LCA-FFB

« Le rebond du marché de la maison individuelle en diffus lié à des phénomènes conjoncturels ne doit pas masquer un risque de fragilité pour les acquéreurs si les taux venaient à remonter. La suppression du PTZ en zone B1 et C  renforcerait cette fragilité et renforcerait les fractures territoriales ainsi que le sentiment d’abandon et de déclassement de bon nombre de nos concitoyens ».

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