En 2015, les ventes de terrains en lotissement ont enregistré une hausse de 1 % après deux années de forte baisse. Mais le lancement de nouvelles opérations recule sévèrement et les motifs d’inquiétude s’amoncellent malgré un contexte financier favorable à l’acquisition.
Un marché immobilier qui repart timidement à la hausse
Selon le syndicat national des aménageurs lotisseurs (SNAL), après deux années difficiles, le marché s’est stabilisé à un niveau bas. Cette résistance masque toutefois un problème à venir, à savoir la réalimentation du marché des lots à bâtir, dans la mesure où le lancement de nouvelles opérations recule de 20 %. Les mises en chantiers en individuel aménagé où le terrain est divisé en lots représentaient 60 % de la production de la maison individuelle en 2006 contre 53 % en 2015.
Chiffres clés
- + 1 % sur les ventes en 2015 contre -15 % en 2013 et -8 % en 2014
- -20 % sur les lancements de nouvelles opérations en 2015
- 64 600 € : prix moyen d’une parcelle en zone C contre 191 810 € en zone A
Baisse des prix des terrains et de la superficie moyenne
Les derniers chiffres révèlent aussi le prix moyen des parcelles en secteurs aménagés vendus en 2015 : 80 120 € sur la France entière contre 81 720 € en 2014. Attention toutefois, les surfaces rétrécissent, ce qui relativise l’inflexion d'un prix moyen qui souffre aussi de disparités selon les régions. À titre d’exemple, en Poitou-Charentes et dans le Limousin, la parcelle affiche des prix inférieurs à 50 000 € alors qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur, elle peut dépasser 130 000 €.
Chiffres clés
Prix moyens des parcelles aménagées par zones urbaines en 2015 :
- 191 810 € en zone A (1 % de la production)
- 107 100 € en zone B1 (18 % de la production)
- 75 320 € en zone B2 (31 % de la production)
- 64 600 € en zone C (48 % de la production)
Des incertitudes planent sur une éventuelle reprise du marché
Si le maintien des taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas, la reconfiguration du PTZ et le maintien de l’APL Accession font partie des motifs d'espoir pour la resolvabilisation des accédants, quelques motifs d’inquiétude subsistent :
- Le moral des ménages en berne.
- La réforme de la planification et la réforme territoriale.
- Une alimentation insuffisante du marché : rétention foncière privée ou publique, complexité réglementaire, empilement des normes environnementales…
L’absence de fiscalité incitative sur la cession des terrains à bâtir des propriétaires privés, la réforme de la planification et celle du territoire gèlent toutes les décisions privées et publiques. (...) Le manque de terrains va donc perdurer, pouvant engendrer, à terme, une pression sur les prix ».
Pascale Poirot, présidente du SNAL
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