La remise en cause des aides au logement, avec le rabotage du PTZ et la supression de l'APL Accession, conjuguée à la dégradation du moral des ménages ont freiné l’acquisition des maisons individuelles en secteur diffus, c'est à dire hors programme immobilier plus large. Les achats ont dévissé de 11,3 % par rapport à 2017. Un repli qui devrait encore s’amplifier dans les deux années à venir.
Les acquéreurs de maisons pénalisés par des mesures budgétaires
En dépit de très bonnes conditions de taux d’intérêt en matière d'immobilier, la conjoncture des maisons individuelles, en secteur diffus, réalisées par des constructeurs, passe dans une zone d’assombrissement. Selon le syndicat majoritaire LCA/FFB, les ventes, en 2018, sont descendues sous le seuil des 120 000 unités, à 119 700, ce qui représente 15 000 ventes de moins qu’en 2017. Une chute des ventes qui s’est intensifiée tout au long de l’année et qui n’a épargné aucune région, alors qu’en 2017, la moitié des territoires affichaient encore des taux positifs. Certaines régions sont plus touchées que d’autres comme la Normandie (-22 %), l’Occitanie (-17 %), la Bretagne (-16 %), régions où pourtant l’acquisition d’une maison répond à la demande de ménages jeunes à revenus modestes. A l’inverse, les Pays-de-Loire (- 4 %) et PACA (- 3 %) limitent la casse.
Bon à savoir
Avec 119 700 ventes, l’année 2018 constitue le quatrième moins bon exercice de ces quinze dernières années et descend même sous le niveau de 2008, année de la crise des subprimes où 121 136 ventes ont été réalisées.
2020, « annus horribilis » pour la maison avec moins de 100 000 ventes ?
En 2019, compte tenu du maintien des conditions de PTZ, même rabotées, en zones B2 et C et de l’attractivité des taux d’intérêt, le syndicat table sur une relative stabilité du marché de la maison individuelle neuve en secteur diffus, ce qui pourrait se traduire par une demande d’achat de maisons entre 116 000 et 123 000 unités, (+3 % – 3 %) sachant qu’un sursaut pourrait se produire en fin d’année par des acquéreurs voulant profiter des dernières opportunités du PTZ en zone B2 et C. Pour 2020, la donne est plus complexe. Si la suppression complète du PTZ en zones B2 et C sont confirmées, les ménages seraient en grande difficulté pour acheter dans ces secteurs où les prix restent attractifs. Les ventes pourraient en effet passer sous la barre des 100 000 ventes, rejoignant ainsi le triste score des années 2013 et 2014.
Sans nouvelles mesures d’aides publiques en faveur de l’accession à la propriété, 2020 sera pour le marché de l’accession à la propriété en zones B2 et C, l’année de tous les dangers pour les constructeurs mais aussi pour les acquéreurs qui ne pourront plus devenir propriétaires de leur maison dans des territoires ruraux ou péri-urbains ».
Patrick Vandromme, président de LCA/FFB
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