Quatre villages Domexpo entourent Paris et proposent un panel de maisons grandeur nature. Chaque futur acquéreur peut se projeter dans la maison de ses rêves. Jean Grizel, président de Domexpo, donne les clés pour réussir son achat en Ile-de-France.
Construire. Les villages Domexpo sont en fait un salon permanent de la maison individuelle en Ile-de-France. Comment l’idée est-elle venue ?
Jean Grizel. L’idée a germé dans les années 80 et s’est concrétisée en 1986. Il s’agissait en fait de proposer, en un même village, plusieurs modèles de maisons que l’on visite, que l’on compare et dans lesquels chaque visiteur peut s’imaginer vivre. C’était aussi un moment clé pour rencontrer non seulement les constructeurs mais aussi les banquiers… Rappelons qu’en 1986, il se vendait plus de 120 000 maisons en France et qu’Internet n’était encore qu’à ses balbutiements
Chiffre clés
4 940 maisons individuelles ont été vendues en Île-de-France en 2014.
Justement trente ans après le premier Domexpo et la poussée d’Internet, l’approche de la clientèle a-t-elle évolué ?
J.G.. Le développement d’Internet a modifié la donne. Les intéressés viennent d’abord par le site Internet. Nous avons entre 20 000 et 30 000 visites par mois. Les futurs clients peuvent aussi cliquer sur les sites des constructeurs présents sachant que nous avons 25 constructeurs et 60 pavillons. Aujourd’hui, avant de venir sur un village, l’intéressé a déjà fait une première sélection. D’ailleurs, actuellement, il se fait une vente pour 4 à 5 visites contre 10 à 12 visites auparavant.
Comment réussissez-vous encore à les attirer ?
J.G. Nous amenons une vraie vie dans nos villages. L’achat d’une maison se fait bien souvent lorsque le premier enfant naît pour qu’il puisse profiter de l’espace d’une maison et d’un jardin. Ce sont donc des familles qui se déplacent. Nous faisons plaisir aux enfants avec des stands de crêpes ou de glaces. Nous créons des animations comme le dressage canin, en mars dernier, ou la composition florale, en mai. Nous faisons en sorte que les couples avec enfants prennent leur temps, réfléchissent, discutent avec nos partenaires qui s’occupent de leur trouver un terrain, de proposer des financements, de parler énergie et chauffage…C’est le plus lourd achat d’une vie et il est normal que les futurs acquéreurs prennent leur temps.
La famille qui choisit de sortir de Paris et d'habiter en grande couronne le fait pour disposer d'un jardin, lieu de détente pour la famille et d'espaces généreux à l'intérieur, pour séparer coins de vie collective et vie privée ».
Jean Grizel, président de Domexpo
A une époque où tout va très vite, comment expliquez-vous que la maison soit encore le rêve de la majorité des français ?
J.G. Justement les futurs acquéreurs de maison ont envie d’un lieu pour se poser avec de la place à l’intérieur comme à l’extérieur. La volonté de disposer d’un espace extérieur est déterminante dans l’achat d’une maison. D’après un tout récent sondage, 98 % des intéressés souhaitent avoir un jardin, lieu de détente pour la famille. A l’intérieur, la famille qui fait le choix de sortir de Paris et d’habiter en grande couronne le fait pour disposer d’un espace de vie collective et d’un espace de vie privée. Par ailleurs, l’acquéreur a plus de prise sur sa maison que sur un appartement. Il peut choisir son plan ou le faire transformer, opter pour de grandes baies ou non, pour des combles aménagées ou aménageables...
Est-ce que les attentes des acquéreurs ont beaucoup évolué ?
J.G. Les acquéreurs visitent les sites Internet, voyagent, voient d’autres architectures que le pavillon classique. Dans nos villages d’ailleurs, nous avons quelques modèles très contemporains. L’architecture reste un ressenti très personnel. Il y a aussi une nécessité d’intégrer le bien à son environnement. Si le terrain est proche d’un lieu protégé, l’architecte des monuments historiques veille. Les acquéreurs demandent aussi la maison évolutive pour accueillir un parent âgé ou handicapé. Ils se renseignent également sur les nouveaux modes de chauffage, l’isolation…
Comment se comporte le marché en l’Ile-de-France ?
J.G. Comme le marché national de la maison individuelle, celui-ci a fléchi. En 2014, il s'est vendu près de 5 000 unités, soit une chute de 20 % par rapport à l’année précédente. Au premier trimestre, un frémissement s’est ressenti qui a perduré en avril et mai. Il faut dire que les taux sont exceptionnellement bas et que la demande en logement est là, les acquéreurs ne pouvant plus différer éternellement leur achat.
En Ile-de-France, la différence par rapport au reste du territoire se focalise sur le prix du terrain qui peut être multiplié par trois ».
211 €/m² est le prix moyen du terrain constructible en Ile-de-France avec de larges disparités selon les départements.
Le prix d’une maison en Ile-de-France est-il plus élevé que sur le reste du territoire ?
J.G. Nous venons de lancer un baromètre dédié à l’habitat individuel neuf en Ile-de-France. Sa première édition était consacrée au prix d’une maison construite en Ile-de-France. Il s’avère que le prix moyen au m² de la maison n’affiche pas une grande différence puisqu’il est de 1 406 € en Ile-de-France contre 1 354 € dans l’Hexagone. En revanche, le prix du terrain est nettement plus cher en région parisienne : le prix moyen du m² est presque trois fois plus cher en Ile-de-France que dans le reste de la France, étant de 211 € contre 74 €
Ces prix plus élevés sont-ils préjudiciables aux primo-accédants ?
J.G. Le marché de la primo-accession en maison individuelle est important en Ile-de-France. Cela s’explique, par rapport, au reste de l’Hexagone par un pouvoir d’achat légèrement plus élevé du fait, notamment de deux salaires.
Bon à savoir
Domexpo est un salon permanent de la maison en Ile-de-France. Il regroupe quatre villages : Baillet-en-France/Moisselles dans le Val d’Oise, Coignières dans les Yvelines, Mareuil-les-Meaux en Seine et Marne, La Ville du Bois en Essonne. Domexpo est une association loi 1901. Son président est un constructeur, élu pour trois ans, par un conseil d’administration.
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