Face à la pénurie de biens en vente dans certains secteurs, la construction s’impose comme une solution optimale. Il est, notamment, possible de se tourner vers des maisons individuelles à ossature bois, contenant des panneaux qui rendent ces habitations particulièrement performantes d’un point de vue énergétique. On fait le point avec Sébastien Chauvet, responsable commercial de la région Ouest, chez Logelis.
Qu'est-ce qui rend une maison à ossature bois si performante ?
Nous construisons des maisons individuelles qui utilisent une technologie à ossature bois, à partir d'un procédé ultra performant qui nous permet d'obtenir des maisons passives. Les panneaux que nous concevons rendent nos maisons performantes grâce à une innovation thermique dont nous avons industrialisé le procédé. Il s’agit de deux plaques de parement OSP dans lesquelles on glisse une ossature bois. Nous injectons ensuite une mousse dans les cavités, qui est à l’état liquide initialement, mais qui, une fois chauffée dans une presse, confère une isolation ultra performante à l’ossature bois. On se retrouve ainsi avec un mur déjà isolé et déjà structurel, qui est donc complet. Notre mur fini a une épaisseur de 14,4 cm, et l’ossature de la maison présente une résistance de 4,90 m².K/W. Nous y ajoutons un enduit isolant et un placo intérieur. Cela nous permet d’atteindre des résistances thermiques moyennes de 8,28 m².K/W. En définitive, le mur achevé présente une épaisseur inférieure de 25 à 30 % par rapport à un mur traditionnel, avec une performance thermique deux fois plus élevée en moyenne.
Quels sont les délais de construction d'une maison à ossature bois ?
Tout dépend du procédé de fabrication. Dans le cas des maisons préconçues en usine, il est possible de concevoir une maison par jour. Par la suite, la maison peut sortir, hors d’eau et hors d’air, 15 jours après le début du chantier. C’est l’avantage de l’industrie, puisque les murs sont conçus en amont à l’usine. L’ossature et les murs de la maison sont conçus en amont, puis les fenêtres sont intégrées dans les murs et enfin, la charpente est livrée sur le chantier. Lorsque le transporteur arrive sur le chantier, la dalle est achevée et dans la semaine, les murs sont montés, le plancher intermédiaire est installé et la charpente est posée en fin de semaine.
D'une façon générale, les maisons à ossature bois apportent une meilleure résistance thermique que les maisons de construction traditionnelle.
Combien coûte une maison à ossature bois ?
Généralement, les maisons à ossature bois sont plus onéreuses que des maisons traditionnelles car le bois est un produit plus noble et donc plus cher. En revanche, il s'agit de maisons plus performantes et qui coûtent moins cher en termes de fonctionnement et d’usage. Pour ce qui est de l’isolation, le chauffage, la climatisation, etc, on réduit les coûts de 50 à 70 %. À titre de comparaison, une maison traditionnelle en parpaing va avoir besoin d’environ 5 KW/m² pour répondre aux besoins de chauffage. Or, les maisons à ossature bois passive nécessitent moins de 2 KW/m² de chauffage.
Quel est l’impact du RE2020 sur votre méthode de construction ?
Les maisons à ossature bois étant déjà très performantes, la RE2020 est un non sujet car ce type d'habitation dépasse les critères et se conforme déjà aux exigences. Si les maisons à ossature bois n’ont pas accusé de hausse de prix à cause de la RE2020, les constructeurs sont confrontés à la hausse du coût des matériaux.
Les maisons à ossature bois passives consomment 50 à 70 % d’énergie de moins qu'une maison classique.
Les plans des maisons à ossature bois sont-ils personnalisables ?
On peut retrouver des maisons standardisées mais en ce qui nous concerne, nos maisons sont personnalisables car elles sont conçues sur-mesure. Aujourd’hui, la problématique principale, en ce qui concerne les maisons traditionnelles, c’est de concevoir de belles maisons sur-mesure avec une orientation peu favorable, ce qui est compliqué avec la RE2020. Avec une maison passive à ossature bois, on peut se permettre d’avoir 4 salles de bains et une exposition défavorable au nord. Ça ne pose pas de problème pour répondre aux nouvelles exigences.
La pénurie de biens à vendre accroît-elle la demande ?
Oui effectivement, on s’en rend, notamment, compte sur la côte Atlantique où l’effet confinement associé aux pénuries de biens en vente et à la frilosité des banques vis-à-vis des conditions de prêt, nous amènent beaucoup de personnes provenant des grandes agglomérations et qui recherchent de l’espace en bord de mer. Ces clients disposent d'un fort pouvoir d’achat et ont également la possibilité d’acheter des terrains onéreux où l’on est confronté à une pénurie de biens. Ils se tournent vers la construction et c’est là où nous réussissons à sortir notre épingle du jeu sur certains secteurs.
« Aujourd’hui, les acquéreurs n’achètent plus seulement un toit mais ils achètent une manière de vivre, un cocon »
D’un point de vue administratif, relevez-vous des freins à la construction ?
Non, en revanche, nous entrons dans une nouvelle ère et il y a un virage à prendre. La construction est cyclique. Aujourd’hui, les banques sont frileuses, les taux d’usure posent un problème, les terrains deviennent plus onéreux, les prix des biens augmentent fortement, l’inflation est au cœur du sujet. Ce sont donc les personnes les plus fortunées qui ont les moyens d’acheter et en tant que constructeur, nous nous devons d’apporter une solution énergétique, économe, éco-responsable. La construction change donc de marché et l’on ne pourra peut-être plus à l’avenir produire des volumes aussi importants. On se contentera alors de construire moins mais de construire mieux, des maisons plus durables et de meilleure qualité.
Comment envisagez-vous l’avenir de la maison individuelle ?
Le marché change et il est important de se démarquer pour anticiper les besoins des prospects dans les années à venir. Or, nous proposons un produit haut de gamme qui s’adresse à des personnes qui ont un certain recul, qui sont informées et qui ne recherchent pas que des m².
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