Écoconstruction : les critères pour bien choisir son professionnel

Bonne nouvelle ! Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation environnementale ou RE2020 depuis le 1^er janvier 2022, les constructions résidentielles écoresponsables deviennent désormais la norme, et non plus l’exception.

Autant dire qu’il est désormais impossible d’y échapper, les professionnels du bâtiment étant tenus de s’y conformer. Chaque nouvelle construction doit faire l’objet d’une attestation de conformité par les organismes certificateurs.

Prenant le pas sur la RT2012, la RE2020 est autrement plus ambitieuse : elle redessine les contours de la construction écoresponsable en vue d'atteindre la neutralité carbone en 2050. L'accent est notamment mis sur la performance énergétique, le confort de vie en toute saison et l’utilisation de matériaux biosourcés.

Si toute nouvelle construction est donc censée prendre en compte les recommandations édictées par la RE2020, celle-ci constitue la norme, avec de nouveaux seuils d’exigences en matière d’indice carbone (IC) à échéance 2028 et 2031. De fait, nombre de constructeurs écoresponsables vont encore plus loin pour sortir des rangs, grâce à un engagement environnemental et une démarche qualité volontaires.

C’est là où les labels entrent en jeu pour attester d’une qualité et d’une sobriété énergétique supérieures en matière de construction durable, avec des garanties techniques, écologiques, éthiques, de sécurité et de performance à la clé, ainsi qu’une « valeur verte » augmentée, très avantageuse en cas de revente.

En marge des labels incontournables dédiés à l’écoconstruction comme HPE et THPE (haute et très haute performance énergétique) ou HQE (Haute qualité environnementale), d’autres se distinguent en mettant l’accent sur des critères plus spécifiques :

- le label Bâtiment biosourcé, certifié NF Habitat et NF Habitat HQE et délivré par trois organismes certificateurs (Cerqual, Cequami ou Certivéa) qui atteste de la qualité environnementale de la construction et valorise les matériaux verts ou biosourcés ;

- le label allemand « Passivhaus » pour les maisons passives, conçues pour consommer très peu ou pas de chauffage (moins de 15 kWh/m²/an), grâce à des critères stricts en matière d’isolation et d’étanchéité à l’air ;

- le label E+C-, pour la construction à « Énergie positive & réduction carbone » ;

- le label BBCA, qui valorise les démarches « bas carbone », en misant sur la mixité intelligente des matériaux biosourcés et des énergies faiblement carbonées ;

- le label BiodiverCity, qui met le cap sur l'intégration respectueuse du bâti dans son environnement et la prise en compte de la biodiversité dans les constructions.

Mais dans la jungle des labels et certifications, les acquéreurs en quête dans la maison idéale sur le plan environnemental (et sur tous les plans !) trouveront à coup sûr leur bonheur dans les constructions à énergie positive. Par définition, elles produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment.

Avec la maison positive, la palme d’or va au label Bepos (Bâtiment à énergie positive) d’Effinergie, qui anticipe sur les évolutions à venir de la RE2020 en vue d’atteindre une consommation en énergies primaires non renouvelables proche de zéro. Une maison Bepos produit donc plus d'énergie, thermique ou électrique, qu'elle n’en consomme, grâce aux énergies renouvelables. Le surplus de production énergétique peut ainsi être revendu sur le réseau, synonyme de gains sur la facture et de préservation des ressources.

Opter pour une construction labellisée ou certifiée permet donc de garantir une approche écoresponsable, alliant qualité supérieure du bâti et sobriété énergétique. Pour autant, la liste des constructeurs accrédités étant longue, il convient de s’assurer en parallèle que les prestations cochent bien toutes les cases des caractéristiques essentielles de la maison écologique et durable :

- la prise en compte du milieu, du climat, de l’emplacement du terrain et du futur bâti (censé s’intégrer harmonieusement à l’environnement sans en perturber l’équilibre ni la biodiversité), ainsi que l’agencement des pièces, l’orientation des ouvertures...

- la qualité et l’efficacité d’isolants écologiques (bois, paille, chanvre, fibre de bois, laine de mouton…) pour éviter les déperditions de chaleur et la surconsommation énergétique ;

- l’emploi de matériaux d’origine naturelle ou issus du recyclage ;

- l’installation d’équipements utilisant les énergies vertes pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire (pompes à chaleur géothermiques, panneaux photovoltaïques, chauffe-eaux thermodynamiques ou solaires, poêle à bois...) ;

- la mise en place d’un bon système de ventilation comme la VMC (ventilation mécanique contrôlée) à double flux, pour préserver la qualité de l’air intérieur et faire barrage à l’humidité ;

- la mise en place une gestion de l'eau efficace, via la récupération des eaux de pluie et des équipements sanitaires adaptés, favorisant les économies d’eau.

Enfin, parce que l’écoconstruction peut être très complexe à mettre en place et requiert une planification rigoureuse du maître d’œuvre (études de conception, élaboration de plans, descriptifs, démarches administratives, choix des matériaux et équipements, sélection d'artisans spécialisés...), il est indispensable de resserrer la liste des professionnels sélectionnés, en faisant le point autour d’aspects cruciaux :

- prendre le pouls de l’engagement du constructeur, de ses valeurs environnementales et ses connaissances approfondies en matière de conception écologique et durable à chaque maillon de la chaîne de construction ;

- vérifier la santé de l’entreprise, la fiabilité de son expertise, les références des projets réalisés et leur conformité, tant en termes de durabilité, de performance, que d’esthétique architecturale et de confort ;

- prendre connaissance des avis, témoignages et études de cas autour des différentes réalisations ;

- vérifier que le constructeur a bien souscrit à une assurance décennale, indispensable dans ce type de projet ;

- faire établir plusieurs devis et comparer les différentes lignes.